L’arbre et l’agriculture : élément multi-fonctionnel au service de la production agricole

Confort animal

La haie brise-vent (multi-strate et ondulée) et les alignements agroforestiers intraparcellaires limitent le stress animal dû au vent, réduisent les extrêmes climatiques au sein d’une parcelle (sécheresse et gel) et fournissent de l’ombre. Naturellement, les animaux consomment beaucoup d’énergie pour réguler leur température et pour lutter contre la fatigue occasionnée. La présence d’arbres ou de haies a donc un impact bénéfique sur leur quotidien. L’indice de consommation (rapport entre une mesure quantitative du produit (viande, lait) et la quantité d’énergie digestible consommée) est corrélé à ce confort. De fait, la réponse à de nombreuses chartes de qualité (AOP, AOC, Label Rouge, etc) passe par l’implantation de systèmes arborés.

De même, la santé animale est préservée grâce à de bonnes conditions de vie, limitant ainsi les dépenses liées aux soins vétérinaires. L’apport d’une alimentation variée, grâce aux baies, feuilles et micro-faune est un équilibre supplémentaire apporté. La qualité de l’herbe et le prolongement de la durée de verdissement des prairies en été, permis par la présence d’arbres, permettent des économies notables en élevage de pâture. Exemple : un troupeau ovin bénéficiant d’un parcours arboré consomme 80% moins d’eau qu’un troupeau exposé aux aléas climatiques en plein champ.

L’arbre champêtre offre donc une amélioration qualitative, quantitative et la possibilité d’une économie d’énergie et de moyens dans des systèmes d’élevage arborés.

Protection du sol et des cultures

Brise-vent : par sa composition multi-strates, la haie champêtre réduit de 50 à 75 % la vitesse du vent sur 5 à 7 fois sa hauteur. Puis de 30 à 50 % au-delà et jusqu’à 15 fois sa hauteur. On constate la réduction de la verse des cultures, du dessèchement des parcelles, du risque de gel. De plus, elle limite l’érosion éolienne sur des secteurs de terre à nu. Associée à l’apport d’ombre quelques heures par jour, elle réduit l’évaporation de l’eau du sol (et de l’arrosage s’il y en a) et permet le maintien d’un micro-climat tempéré sur l’ensemble de la parcelle. Cette fonction offre la préservation du rendement et une économie d’eau.

Clôture : barrière physique infranchissable lorsqu’elle est plessée et/ou épineuse, la haie peut se substituer à l’investissement en clôture électrique ou bois, et à l’entretien lié. De plus, la haie plantée densément (1 plant/m) forme un corridor et limite la traversée (animale ou humaine) de la parcelle en facilitant son contournement.

Bénéfices agronomiques

Dans une parcelle ceinte de haies ou parsemée d’arbres, on constate une fertilisation naturelle du sol par l’apport de matière organique (feuilles et radicelles décomposées), ainsi que l’amélioration de l’activité biologique, de la structure du sol et de sa stabilité. La vie biologique du sol, ainsi stimulée par la matière organique apportée, s’associe au rôle de décompaction du sol par les racines, permettant notamment de réduire les phénomènes d’hydromorphie.

La présence de mycéliums favorise la circulation de la réserve utile en eau et des nutriments qu’elle transporte, alimentant les végétaux. Ils jouent également un rôle important dans le cycle du carbone.

La haie est un véritable outil de conservation des sols.

Haie en bord de culture de maïs (82)