L’arbre et l’eau : outil pour lutter contre l’érosion et la pollution

Rôle anti-érosif

Les crues dont des phénomènes naturels dus à de longs épisodes pluvieux ou orageux. Le ruissellement survient plus souvent en hiver lorsque les sols sont saturés en eau. Les sols nus, battants ou compactés y sont particulièrement sujets et s’exposent à des phénomènes d’érosion.
L’eau peut alors emprunter différents circuits :
⇒ ruisseler en surface et rejoindre les cours d’eau en quelques heures,
⇒ transiter dans la couche superficielle du sol (entre 20 et 40 cm de profondeur) en quelques jours,
⇒ percoler dans les drains et atteindre les cours d’eau en environ une semaine,
⇒ rejoindre les nappes phréatiques en plusieurs semaines.

Pour lutter contre l’érosion, limiter la perte de sol des parcelles agricoles, l’effondrement des talus, la dégradation de la voirie, les risques d’accident, les coûts pour les contribuables, la haie champêtre peut être un outil facile à mettre en place, perenne, et à moindre frais.

Le système racinaire de l’arbre constitue un véritable squelette pour le sol, offrant une structure plus stable, des « conduits » d’infiltration de l’eau en profondeur. L’apport organique par la décomposition des feuilles et des racines améliore la capacité d’absorption de l’eau et de ses éléments.

coulée de boue en Lomagne (82)

Rôle anti-pollution

Les limons transportés par les eaux de ruissellement sont chargés d’éléments minéraux et organiques à l’origine de pics de pollution. Les périodes de fortes pluies dans les territoires marqués par l’agriculture intensive sont donc responsables d’apports conséquents de nitrates et de phosphates dans les cours d’eau.

Les nitrates :
Ils sont solubles et ne sont pas absorbés par le sol. L’effet talus sur les nitrates se limitera donc à un effet de ralentissement, non négligeable, surtout en période de fortes pluies.

Le phosphore :

Il existe deux types de phosphore :

⇒ le phosphore minéral contenu dans les engrais. Il est constitué de particules non solubles qui peuvent être arrêtées par un talus, une haie ou une bande enherbée.

⇒ le phosphore organique que l’on retrouve dans les lisiers ou dans les boues de station d’épuration. Il est constitué de microparticules solubles mais partiellement absorbées par le sol.

Un talus arboré permet la concentration de ces éléments dans une zone de décantation en amont (dans le fossé par exemple). Une haie provoque à son pied des phénomènes de dénitrification et de retard de minéralisation qui contribuent à purifier les eaux. L’effet épurateur quant à lui, repose sur la vie bactérienne des sols.

La haie champêtre participe donc à filtrer les eaux polluées et chargées en particules fines. Avant de jouer ce rôle, elle peut déjà limiter les phénomènes d’érosion, située en haut de crête ou en milieu de pente. Elle forme ainsi une retenue à différents niveaux du bassin versant, limitant les risques d’inondation et de coulées de boue en contre-bas.

Campagnes Vivantes 82
(sources Institut de Développement Forestier)